vendredi 20 juillet 2012

2012 : 50° anniversaire de la première transmission d’images de télévision par satellite entre les Etats-Unis (Andover) et la France (Pleumer-Bodou)

 

Après le lancement du premier satellite par l'URSS en 1957, les États-Unis décidèrent de réagir vite en se lançant un défi avec des satellites à vocation de transmission pour la télévision et les télécommunications.

En 1961 deux "projets" concurrents voient le jour : Relay (de la NASA) et Telstar (de l'ATT). Ces deux projets, très analogues, portaient sur des satellites à défilement, dont la NASA assurerait, pour l'un et l'autre, le lancement.
Le satellite Telstar (lancé le 10 juillet 1962), vainqueur de la course contre la montre engagée entre les deux projets, restera, seul, dans l'histoire, le fondateur de la mondovision (transmission d’images de télévision par satellite).


Dans le courant du premier semestre 1961, la France avait décidé de participer à ces premiers essais au monde de transmission par satellite artificiel actif, et le CNET (Centre National d’Etudes des Télécommunications) fut chargé de mener à bien cette entreprise. Devant le faible laps de temps qui restait avant le lancement, la décision fut prise de faire appel à l'aide des "Bell Laboratories" (Bell Labs)  pour la construction de la station terrienne à ériger en France. C'est donc sur le modèle de la station d'Andover de l'ATT aux Etats-Unis que fut réalisée la station de Pleumeur-Bodou, site choisi par le CNET du fait de sa proximité des laboratoires de Lannion, et de sa situation géographique très favorable du point de vue des brouillages et de la durée de visibilité commune pour des liaisons avec le continent américain.
Accord est pris avec la Bell fin août 1961. Alors va s'engager à son tour une course mémorable, afin que la station soit prête pour le lancement de Telstar. La mise en chantier commence en octobre 1961. Malgré un hiver particulièrement pluvieux, divers incidents imprévus, dont la destruction le 1er mai, par un coup de vent, du radôme (contraction du mot : « radar » et de « dôme ») protégeant les installations de l'antenne, la station est prête à fonctionner quelques heures avant le lancement.
La première station (PB1) à cornet réflecteur placé sous radôme, avait été conçue dans un but purement expérimental et les multiples précautions techniques prises pour minimiser les risques d'échec avaient conduit à une réalisation complexe et onéreuse.
À Pleumeur-Bodou, à 0h47, le 11 juillet 1962, par une belle nuit d’été, la gigantesque antenne-cornet abritée sous l’énorme sphère blanche du Radôme, capte les toutes premières images télévisées transmises en direct par satellite depuis les États-Unis.


Carte postale des Éditions JOS
Le Command Tracker et le radôme - édition COS du CNET
L'antenne PB1 (antenne cornet expérimental) - Édition COS du CNET

Le général de Gaulle viendra inaugurer ce nouvel outil de télécommunication le 19 octobre 1962 sur invitation de Pierre Marzin (Directeur du CNET), et à cette occasion, un menhir gravé dressé devant le radôme sera inauguré également ce jour là afin de commémorer cet événement

L'antenne du radôme restera en service jusqu'en 1985

Le site du musée des Télécommunications - Édition Cartcom


Le site avec le musée des télécommunications, le radôme et les antennes avant leur démantèlement
En 1991, le site du Radôme devient un musée. On lui adjoint cette année là un nouveau bâtiment "La cité des Télécoms" destiné à présenter un panorama complet de l’histoire des télécommunications. Le groupe d’architectes Melot / Bideau et associés, le conçoit résolument moderne, ouvert à la lumière, avec des lignes basses et futuristes qui viennent en signature visuelle de l’énorme sphère du Radôme.
Le radôme est classé monument historique depuis le 29 septembre 2000 et labellisé Patrimoine du XXè siècle. Il est aujourd’hui l’unique témoin de cette formidable avancée technologique. Cette antenne est la dernière au monde existante, en effet, le radôme d’Andover dans l’État du Maine a aujourd'hui disparu, démantelé par les États-Unis.




Un cachet commémoratif a été mis en service le 11 juillet 2012 pour fêter ce 50° anniversaire (Organisation PHILAPOSEL). Un collector de 4 timbres personnalisés a été émis à cette occasion.

D’autres antennes seront installées sur le site de Pleumer-Bodou :
-    PB2 en 1969 antenne de type « Cassegrain »de création française, par opposition à PB1 qui était de création américaine
Antenne PB2 - édition COS du CNET
-    PB3 en 1973 conçue pour les satellites géostationnaires
-    PB 5 en 1974 antenne dédiée aux télécommunications vers les satellites Symphonie
-    PB4 en 1976 une antenne de taille gigantesque 32,50 mètres
Antenne PB4 - Édition COS diu CNET
-    PB6 en 1983 antenne de 32,50 mètres servait pour les liaisons numériques entre l'Europe et les États-Unis/Canada.
-    PB7 en 1988 antenne de 32,50 mètres qui a remplacé PB2 et qui était utilisée pour les communications vers l'Asie
-    PD8 en 1988 dédié aux transmissions vers le continent Américain et secours de PB5
Le pupitre de commande du Centre de Telecommunications par Satellites (CTS) - Edition COS du CNET
Le Centre de Télécommunications par satellite (CTS) a définitivement fermé ses portes en mai 2003. Les antennes ont été démantelées. Seules Quatre antennes ont été conservées : deux par France Télécom (PB1, PB8) et deux par la Communauté de Communes du Trégor (PB3,PB5).

http://www.cite-telecoms.com/fr/accueil-cite-des-Telecoms

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